
La fin du community management est-elle un mythe ou une réalité qu’il faudrait anticiper dés aujourd’hui ? Si elle survient, ce ne sera peut-être pas avant cinq ans, le temps que les IA s’améliorent et qu’elles soient en pleine croissance dans tous les domaines professionnels.
À l’ère des IA générative ou nombre de professionnels misent tout sur ces solutions. De la génération de contenu à l’automatisation d’une multitude de tâches, la question se pose sérieusement sur la fin du métier de community manager. Les outils basés sur l’intelligence artificielle ont littéralement explosé et peuvent remplacer la création de contenu humaine dans certains cas.
Les avis restent néanmoins partagés, entre certains prédisent déjà la fin du métier de community manager d’ici potentiellement cinq ans. D’autres entrevoient au contraire une transformation radicale, mais pas une disparition.
- Est-il encore judicieux se lancer dans ce métier ?
- Est-ce une voie d’avenir ou une impasse à laquelle il faut déjà se préparer ?
Décryptons les évolutions du secteur et les potentielles menaces réelles et les opportunités à entrevoir dans le community mangement.
Community manager : métier en mutation ou en voie d’extinction ?
Depuis plus de 15 ans, le community management a connu une forte croissance et de multiples mutations au fil de l’évolution des outils et des attentes des entreprises. D’abord perçu comme un poste de transition, il a fini par devenir stratégique dans les entreprises recherchant de la visibilité tout en soignant leur image.
C’est par le biais de l’interaction avec leurs communautés en construisant une véritable relation via les réseaux sociaux que le community management s’est positionné comme levier indispensable.
Cependant aujourd’hui, les solutions à destination des CM évoluent vite. L’intelligence artificielle, les chatbots, la programmation et la création des contenus évoluent à grande vitesse. La montée en puissance des plateformes sociales comme TikTok ou Threads montrent aussi un net changement chez les acteurs majeurs du social media.
Ce n’est peut-être pas la fin du community management en soi et/ou pour tout le monde, mais la fin d’une façon de l’exercer.
Vision du métier de community manager : entre évolution et disparition
On a longtemps vu le community manager comme un animateur de communauté passionné et ultra-connecté, lié aux plateformes Facebook et Twitter. Mais le digital a très rapidement évolué et en parallèle les plateformes sociales se sont multipliées. Les attentes des entreprises ont donc littéralement explosé à l’ère du tout digital.
Aujourd’hui, le rôle du CM ne se cantonne plus à produire du contenu et animer une communauté. Il doit faire preuve d’une forte capacité d’adaptation, de créativité et surtout être un bon stratège. Si la mutation est encore en cours, elle n’est pas forcément cernée par tous les professionnels et les prétendants au métier.
Ceux qui n’ont pas saisi l’opportunité de se former et qui continuent à exercer ce métier comme lors à ses débuts risquent de décrocher. En revanche, ceux qui s’adaptent, se forment notamment à l’IA et qui peuvent entrevoir les nouveaux enjeux, trouveront encore leur place. Le métier change c’est une certitude mais il peut aussi disparaître pour d’autres qui ne veulent pas voir au-delà ou risquer de se former à des outils qui redéfinissent les règles.
Les signaux faibles de la fin du community management
Parfois il suffit juste de regarder autour de soi pour pressentir ce changement. La rédaction ainsi que les contenus s’automatisent et les réponses clients sont de plus en plus gérées par des chatbots. La création de visuels évolue rapidement et là aussi ils sont générés en quelques secondes par des IA.
Le community manager n’a plus du tout le monopole de la création de contenu, au sens marge du terme, car il reste tout de même l’humain qui peut injecter une âme à son travail. Même la gestion de communauté peut subir la puissance de l’IA dans certains cas. Tout emble devenir plus facile et plus accessible, mais est-ce juste le revers de la médaille ?
Les outils deviennent plus performants, plus accessibles et forcément moins coûteux que de recourir à l’humain. C’est bien là le problème ! Les directions de la communication et du marketing qui sont sous pression, n’hésitent plus à tailler dans les budgets. Il est donc facule d’être tenté de remplacer un rôle pourtant charnière, par un outil qui sait accomplir de nombreuses tâches à lui seul.
Ce sont des signaux faibles qui ne doivent pas être ignorés des professionnels. Ils faut au contraire les considérer et surtout amener chacun à réagir intelligemment.
Ainsi certaines tendances laissent croire à une future disparition du community management tel qu’on le connaît à ce jour :
- L’automatisation des tâches répétitives : la veille, la modération, la programmation de publications sont de plus en plus assurées par des outils intelligents dopés à l’IA.
- Les IA génératives : elles permettent de créer rapidement des visuels et des contenus rédactionnels. Ce qui remet inévitablement en question la créativité et le rôle de rédacteur du community manager.
- La pression du R.O.I. : l’ensemble des structures attend de plus en plus des résultats concrets et rapides sur leurs campagnes et leurs investissements en social media. Le rôle du CM est un peu bousculé par la recherche constante de performance et d’objectifs chiffrés.
- La confusion de certains rôles : entre influenceurs, créateurs de contenus, social media managers et community managers, les frontières se réduisent car tous cherchent à capitaliser sur les IA. Cela rend le métier de plus en plus floue sur son potentiel avenir.
Qu’est-ce qui pourrait relancer le community management ?
Dans un univers digital où tout devient automatisé, l’humain redeviendra forcément une valeur refuge. Répondre avec empathie, ressentir les émotions et les tensions monter dans les interactions, pouvoir désamorcer une crise habilement et en quelques mots… ça ! aucun outil ne peut encore le faire aussi bien que l’humain.
Le community manager ne doit pas rentrer dans la facilité du tout programmé. Il doit au contraire véhiculer une voix, un ton et avoir une personnalité derrière une marque. Et c’est cette présence humaine qui doit rester une valeur différenciante à l’ère de l’IA. Elle rassure, elle fidélise et elle sait créer de la proximité.
C’est sur cet aspect relationnel que le CM devra absolument capitaliser. C’est là que résidera de plus en plus sa vraie valeur pour contrer l’automatisation à outrance.
Ce qui ne pourrait pas disparaitre en community management resterait sans aucun doute l’humain au cœur de la relation !
Heureusement, que tout n’est pas encore piloté par des algorithmes. Ce qui distingue encore un bon community manager, ce sont :
- L’empathie et la capacité à réagir en fonction des émotions,
- Répondre finement et intelligemment à un message client,
- Savoir gérer efficacement une crise,
- Animer un débat, le recentrer, le relancer et modérer en temps réel…
Tout ça ne s’improvise pas et c’est là ou l’IA montrera ses limites.
Culture web et capacité à s’adapter
Un CM ne doit pas juste savoir utiliser Canva et programmer ses posts sur des outils d’automatisation, sinon l’IA aura effectivement vite raison de lui. Il devra au contraire saisir les enjeux globaux et ceux de son entreprise, lire des statistiques, proposer des idées originales de campagnes et mesurer leur impact. Les profils hybrides seront ceux qui tireront leur épingle du jeu.
Il faudra jongler entre plusieurs casquettes : être créatif, analyste, technicien et stratège. Cette complexité du rôle peut parfois faire peur, mais elle peut aussi être passionnante pour qui aime apprendre et évoluer. Les soft skills que le community manager doit développer sont de ce fait importants, ainsi que la culture web et la curiosité qui seront les meilleurs atouts de ceux qui veulent perdurer. Le métier devient certes plus exigeant, mais aussi plus riche.
Comprendre et saisir les tendances, savoir rebondir intelligemment sur l’actualité, adapter son ton et son style selon les plateformes sociales, etc. resteront juste des fondamentaux.
La stratégie éditoriale
Définir et créer une ligne éditoriale, analyser les retours des membres de sa communauté, adapter les contenus selon les attentes et les besoins, ça reste essentiel. Ce que les outils IA font à la place du CM, c’est simplement de l’exécution de tâches pour répondre à ces points.
Ce que tout community manager doit maitriser, c’est la vision globale et ce pourquoi il met en place des actions. En tant qu’humain le CM saura anticiper et avoir une vision stratégique pour répondre précisément aux attentes et aux besoins de internautes et des clients au sein de ses communautés. C’est ce qu’il ne faut pas perdre de vue quand on place l’humain au centre.
Un avenir prometteur pour les profils hybrides et stratégiques
Les community managers qui passeront outre l’impact des IA dans les prochaines années seront ceux qui auront su évoluer avec le temps et prendre le virage de cet outil.
- Comprendre la data pour lui permettre d’ajuster ses contenus.
- Maîtriser le storytelling pour accroitre l’engagement durablement.
- Être formé au SEO, au social selling et au marketing d’influence pour élargir ses compétences et être capable de s' »adapter aux attentes des entreprises.
- Savoir capitaliser sur les contenus organiques et sponsorisés pour toucher les bonne cibles selon les objectifs à atteindre.
Le community manager de demain sera plus un stratège digital où un rôle qui fusionnera totalement avec le social media manager. Il sera aussi un professionnel capable de coordonner plusieurs leviers et de travailler en transverse avec les équipes de communication, marketing et commerciales.
Faut-il encore se lancer dans le community management ?
La réponse est double car d’un côté il y aura des profils armés et opportunistes qui sauront entrevoir le potentiel dans ce métier. Mais d’un autre côté il y a encore des profils qui voudront se lancer sur un effet de mode ou en misant sur leur passion pour le monde social media. Le métier de CM évoluant et se redessinant sans cesse avec l’IA, l’effet de mode et la passion ne suffiront plus.
Se lancer en 2025 dans ce métier exige une forte capacité à s’adapter, à aimer apprendre, explorer, créer et à surtout savoir capitaliser sur l’humain, là où l’IA n’a pas de prise.
Il faut néanmoins considérer un aspect important, est-ce que le salaire en community management évoluera enfin au vu de tout ce qui lui est demandé ? C’est une vraie question qu’il ne faudra pas éluder, car entre 26 et 30K€, ce n’est pas très révélateur de tout ce qu’un CM sait faire. Il faudra probablement développer une ou deux spécialités pour émerger.
En conclusion : une potentielle mutation pas une disparition
En clair, les community managers qui s’arrêtent à la publication de contenus et à l’engagement basique finiront forcément par être remplacés. Ceux qui monteront en compétence, s’adapteront et qui prendront de la hauteur, auront peut-être encore de belles années devant eux.
Cependant rien n’est figé ni gravé dans le marbre, car d’autres rebondissements et/ou changements surviendront sans doute d’ici 5 ans. Mais le profil du community manager à l’ancienne va, lui, bel et bien disparaitre.
À vous de voir si vous souhaitez poursuivre et évoluer, ou rester passer à autre chose s’il est encore temps !.